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Le RCD qualifie la marche du 22 février de « référendum populaire » qui consacre la fin du système qui sévit depuis 1962. Il appelle à un dialogue, piloté par une commission de sages, et demande le départ du chef de l’État, la démission du gouvernement et la constitution d’un gouvernement de salut national.
Dans un communiqué publié aujourd’hui samedi, le RCD estime, en effet, que « Les tenants de la présentation de la candidature de Bouteflika ou d’une autre candidature de substitution pour maintenir un régime d’oppression doivent tirer les seules conclusions qu’appelle le référendum populaire du 22 février : la fin du système qui sévit depuis 1962″.
Le parti démocrate a rendu hommage à « la jeunesse Algérienne qui fut l’avant garde et la substance de ces manifestations historiques a démontré sa pleine détermination à obtenir le changement et simultanément a administré, par son calme, une leçon de civisme et de fraternité ».
Pour le RCD, la maturité politique de la jeunesse Algérienne, qui a décidé de prendre son destin en main pour vivre libre et digne dans son pays, n’est pas tombée du ciel. « Instruites par les usurpations de ses sacrifices en 1988, avertie du sort réservé au président Boudiaf qui lui a redonné espoir, elle ne se laissera pas, cette fois, voler son combat par des carriéristes qui veulent réduire son engagement au rejet d’un cinquième mandat, certes indigne, humiliant et désormais dépassé, mais qui n’est que la face émergée de l’iceberg qui menace la nation », explique le RCD dans son communiqué.
Comme première réaction du pouvoir, le RCD pense que « la démission du chef de l’État et de son gouvernement sont à la fois le minimum qu’impose la situation et la dernière issue que leur offre l’Histoire ».
Le parti de Mohcine Belabbas estime le retrait du chef de l’État de la compétition du 18 Avril ne suffit pas pour garantir un début de changement de système. « L’heure n’est pas au vote mais au bilan d’un désastre qui peut engloutir l’Algérie. L’urgence est à la recherche sereine et lucide des voies les plus pertinentes pour assainir la scène politique. Une fois les règles et les mécanismes de restitution de la souveraineté citoyenne définis et admis, l’heure des compétitions électorales viendra naturellement ».
La mobilisation des ressorts du patriotisme, qui sont le contraire de la précipitation et de l’opportunisme, pour prendre le recul et le temps nécessaires à l’audit national précédant les nouveaux départs, est un requis qu’il faut faire valoir dans la démarche nationale de changement de régime.Et dans ce sens, « le RCD appelle à un dialogue, piloté par une commission de sages, pour organiser une période de transition qui doit aboutir, le plus tôt possible, à l’organisation d’élections générales régulières et transparentes pour doter le pays d’institutions crédibles et légitimes ».« Cela suppose, en premier lieu le départ de ce gouvernement et la constitution d’un gouvernement de salut national qui engagera les procédures devant conduire le pays vers le retour à la souveraineté populaire », conclut le communiqué du RCD.
Moussa T
Le texte intégral du communiqué
Les manifestations du 22 février 2019 qui se sont déroulées à travers de nombreuses localités du pays et singulièrement dans la capitale, ont clairement signifié le rejet de la mascarade électorale du 18 avril 2019. Par leur nombre et le contenu de leurs revendications, elles ont aussi et surtout clamé haut et fort leur refus du maintien d’un système politique qui dénie au peuple algérien, depuis le premier jour de l’indépendance, sa souveraineté et son droit à choisir ses institutions et ses mandants.
Le RCD qui a mis en garde et qui met en garde une nouvelle fois contre la tentation de l’usage de la violence pour réprimer des contestations pacifiques et légitimes, rend hommage aux populations qui ont défilé dans le calme pour exprimer leur haine du système de la hogra, de l’opacité et de la corruption. Le RCD estime qu’il est urgent d’ouvrir une issue qui redonne espoir et qui mobilise le pays pour une alternative démocratique et pacifique.
Les tenants de la présentation de la candidature de Bouteflika ou d’une autre candidature de substitution pour maintenir un régime d’oppression doivent tirer les seules conclusions qu’appelle le référendum populaire du 22 février : la fin du système qui sévit depuis 1962.
Acculée au désespoir et la harga, la jeunesse algérienne qui fut l’avant garde et la substance de ces manifestations historiques a démontré sa pleine détermination à obtenir le changement et simultanément a administré, par son calme, une leçon de civisme et de fraternité. Elle a décidé de prendre son destin en main pour vivre libre et digne dans son pays. Instruites par les usurpations de ses sacrifices en 1988, avertie du sort réservé au président Boudiaf qui lui a redonné espoir, elle ne se laissera pas, cette fois, voler son combat par des carriéristes qui veulent réduire son engagement au rejet d’un cinquième mandat, certes indigne, humiliant et désormais dépassé, mais qui n’est que la face émergée de l’iceberg qui menace la nation.
Malgré les abus et la multiplication des provocations, aucune victime n’a été déplorée grâce à la maturité des manifestants. Il est encore temps d’éviter le pire. Celles et ceux qui ont assis leur pouvoir sur l’arrogance et l’arbitraire peuvent encore se ressaisir. La démission du chef de l’Etat et de son gouvernement sont à la fois le minimum qu’impose la situation et la dernière issue que leur offre l’Histoire.
L’heure n’est pas au vote mais au bilan d’un désastre qui peut engloutir l’Algérie. L’urgence est à la recherche sereine et lucide des voies les plus pertinentes pour assainir la scène politique. Une fois les règles et les mécanismes de restitution de la souveraineté citoyenne définis et admis, l’heure des compétitions électorales viendra naturellement.
Nos voisins de l’est confrontés à l’effondrement brutal d’un despotisme prédateur ont su mobiliser les ressorts du patriotisme, qui sont le contraire de la précipitation et de l’opportunisme, pour prendre le recul et le temps nécessaires à l’audit national précédant les nouveaux départs.
C’est dans ce sens que le RCD appelle à un dialogue, piloté par une commission de sages, pour organiser une période de transition qui doit aboutir, le plus tôt possible, à l’organisation d’élections générales régulières et transparentes pour doter le pays d’institutions crédibles et légitimes. Cela suppose, en premier lieu le départ de ce gouvernement et la constitution d’un gouvernement de salut national qui engagera les procédures devant conduire le pays vers le retour à la souveraineté populaire.
Alger le 23 février 2019
Le RCD
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Dans le cadre du 30eme anniversaire du RCD , le bureau régional du RCD TIZI OUZOU en collaboration avec les différents conseils communaux du parti organise plusieurs activités, le programme est le suivant :
- Vendredi 08/02/2018 à 10H00, à la maison de jeunes du MECHTRAS : Les conseils communaux de MECHTRAS, BOGHNI, SOUK EL THNINE, MAATKAS, TIZI N TLALA, ATH BOUADDOU, AGOUNI GUEGHRANE, organisent une conférence-débat, qui sera animée par Mr MOULOUD HAROUN président du bureau régional et YASSINE AISSIOUANE député et secrétaire national.
-Samedi 09/02/2019 à 10H00, au siège du parti à AZEFFOUN : le conseil communal d’AZEFFOUN organise une projection vidéo suivie d’une collation.
-Samedi 09/02/2019 à 10H30, à la bibliothèque de Larbaa N Ath Irathene : les conseils communaux de Larbaa N Ath Irathene, Irdjen, Ait Oumalou organisent une conférence-débat, qui sera animée par Mr ARABI RACHID membre du conseil national du RCD.
- Samedi 09/02/2019 à 10H30, au centre culturel FARRAT REMDHANE à BOUZGUENE : les conseils communaux de Bouzguéne, Idjeur,Iloulla , Idjeur, Ath Zekki organisent une conférence-débat, qui sera animée par Mr YASSINE AISSIOUANE député et secrétaire national chargé de la communication.
- Samedi 09/02/2019 à partir du 10H00, au siège du parti à MAKOUDA : le conseil communal de MAKOUDA organise : une exposition suivie d’une collation.
- Samedi 09/02/2019 à partir du 10H00, à la salle du cinéma mizrana de TIGZIRT : le conseil communal de TIGZIRT, organise une projection vidéo suivie d’une collation.
- Samedi 09/02/2019 à 10H30 à la salle de conférence d’ILILTENE : le conseil communal d’ILILTENE organise une conférence –débat qui sera animée par SADI OUADDA HMED militant du RCD.
- Samedi 09/02/2019 à 10H30, au siège du parti d’ATH YAHIA : le conseil communal d’ATH YAHIA, organise une conférence-débat qui sera animée par maitre MOKRANE AIT MIMOUNE secrétaire national.
- Samedi 09/02/2019 à partir du 10H30, au siège communal du parti à AZAZGA : le conseil communal d’AZAZGA, organise une journée des portes ouvertes.
- Samedi 09/02/2019 à 14H00 à la bibliothèque communale de TIZI GHENNIF : les conseils communaux de DRAA EL MIZAN, MKIRA, ATH YAHIA MOUSSA, TIZI GHENNIF, AIN ZAOUIA, organisent une conférence-débat, qui sera animée par Mr MOULOUD HAROUN président du bureau régional et SMAIL BOUKHERROUB maire de Boujima et membre du bureau régional.
-Samedi 16/02/2019 à la salle des fêtes ait aider d’AGHRIB : le conseil communal d’AGHRIB organise une conférence-débat, qui sera animée par Mr MOKRANE AIT MIMOUNE secrétaire national et Mr RACHID HARROUCHE membre du bureau régional.
-Samedi 16/02/2019 à 13H00 à la maison de jeunes de SOUAMAA : le conseil communal de SOUAMAA, organise une conférence-débat, qui sera animée par Mr YASSINE AISSIOUANE député et secrétaire national.
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Vendredi 1 février 2019 - 14:33DOCUMENT
Le discours de Mohcine Bellabas à l'ouverture du conseil national du RCD
Nous publions ici le discours d'ouverture tenu, à l'ouverture du conseil national du RCD ce vendredi 1er février, par président du parti, Mohcine Bellabas.
Nous tenons ce conseil national presqu’une année après notre 5ème congrès et à l’orée du 30ème anniversaire de la fondation de notre parti : le RCD.
En cette double occasion, je tiens, en votre nom à toutes et à tous, à rendre hommage à tous ceux qui ont rejoint le Rassemblement pour militer sincèrement dans nos rangs dans le but de vaincre les peurs et porter haut et fort les luttes pour une Algérie de liberté, de justice, d’égalité en droits et de démocratie. Une Algérie débarrassée de la tutelle de l’autoritarisme et des idéologies importées, d’Orient ou d’ailleurs, qui ont attenté à notre souveraineté, à notre identité millénaire et plurielle et ont piégé le pays dans les méandres du sous-développement.
Nous nous inclinons devant la mémoire de tous ceux qui nous ont quittés pour un autre monde. Le RCD continue de porter leurs combats et leurs espoirs, pour mieux les honorer.Chers amis,
Voila une année que nous avons tenu notre dernier congrès. Vous étiez témoins de l’intensité des débats au sujet des questions tactiques pour construire notre parti. Je tire personnellement une fierté de ces échanges francs et sincères. Je ne pense pas que beaucoup de formations politiques soient outillées pour organiser et assumer de telles joutes.
Mais un parti, une fois son orientation clarifiée et adoptée par son congrès, c’est l’action ! Sinon nous resterons un cercle de discussion sans influence effective sur le quotidien et le futur de notre peuple.
Dans ce dernier congrès, nous avons décidé de créer des structures dédiées à des catégories ou des segments sociaux spécifiques. Il s’agit des Jeunes Progressistes, des Femmes Progressistes, des Elus Progressistes, des Parlementaires Progressistes et de l’Emigration Progressiste. Les Jeunes Progressistes ont tenu leurs assises, juste après le congrès. Depuis la rentrée sociale, en septembre 2018, nous avons mobilisé nos militants et nos sympathisants autour des thématiques de la participation politique et socioéconomique de la femme dans un colloque nord-africain et du droit du travail avec des universitaires et des représentants d’organisations syndicales. Dans le sillage de ces activités, les Femmes Progressistes se sont dotés d’un cadre pour prolonger, élargir et surtout repositionner le débat sur, et autour de la place de la femme.Pour le RCD, l’égalité en droits de tous les citoyens indépendamment de la couleur de la peau, de la langue maternelle ou du genre est un principe intangible.
Durant cette même période, aussi, nos élus locaux se sont dotés de leur structure pour partager leurs expériences et appréhender au mieux les problèmes des citoyens dans leurs localités et rechercher les synergies et les solidarités pour prendre charge au mieux les doléances et les préoccupations des populations. Ce cadre des Elus Progressistes doit être un espace ouvert à la discussion et à la concertation.En attendant que nos amis de l’Emigration organisent leurs assises pour se doter d’un cadre qui centralise et valorise le potentiel important de cette catégorie de notre peuple en phase avec nos positions en faveur de la modernité et du progrès , les membres du conseil national auront à prendre connaissance des autres aspects de la situation organique dans le point prévu à cet effet dans l’ordre du jour de cette session.
Chers amis ;
L’impasse politique dans laquelle le régime a plongé le pays appelle de notre part efforts d’analyse, communication offensive, rassemblement solidaire et lucidité.Depuis 2014, nous n’avons pas cessé d’alerter l’opinion publique et, par là même, les segments sains dans les organisations nationales et les institutions publiques sur le risque pour le pays d’avoir à affronter une situation de désordre aux conséquences irrémédiables. Les échecs des politiques publiques dans les domaines aussi essentiels dans la vie de la nation comme l’amorce d’un renouveau économique, la redistribution des richesses produites, l’effectivité de l’exercice des droits démocratiques ou la protection des droits fondamentaux des citoyens dont les droits sociaux sont partie intégrantes, sont autant de raisons d’un discrédit patent infligé à l’autorité publique par un absolutisme hors d’époque.
Cette situation est légitimement vécue par les populations comme une provocation et un défi à l’intelligence et à la raison de chacun dans la mesure où les moyens financiers pour une autre politique en faveur du développement et du progrès n’ont pas fait défaut durant près de vingt ans. A la place, le pouvoir de Bouteflika a joué pendant deux décennies la partition de la distribution d’enveloppes aux délinquants politiques ou dans des virées folkloriques dans les wilayate du pays. L’appareil judicaire est transformé en lessiveuse en tout genre pour blanchir les auteurs de détournement de deniers publics et de malfrats attitrés.
Ils sont connus de tous, je ne voudrais pas ressasser devant vous les chiffres vertigineux en dinars et devises engloutis par la machine de la corruption, les scandales couverts par l’administration et la justice, les octrois de chantiers hors des règles élémentaires du marché, un tribalisme assumé, les faits du prince attentant à la dignité de citoyens et de patriotes, l’humiliation et la saignée subies par le pays pour l’achat de la caution ou du silence des puissances étrangères et j’en passe…
L’exil des uns, la fuite des compétences et la harga des jeunes n’ont pas d’égal dans notre histoire contemporaine, y compris dans la décennie noire où beaucoup ont fui le pays pour échapper à la vindicte des groupes armées. D’aucuns estiment que cette politique de la terre brulée sert le pouvoir dans une sorte de soupape de sécurité pour se débarrasser de segments entiers de la jeunesse parmi les plus réfractaires à l’autoritarisme du système. L’organisation tardive d’une rencontre sur ce phénomène par le ministère de l’intérieur ne fait que conforter ce constat dans la mesure où le ministre ne trouve rien d’autre à dire que d’incriminer les réseaux sociaux ! Une manière de se disculper par une généralisation fatale du pire et de se défausser sur les réseaux mafieux transnationaux.Au-delà de l’échec dans le système de l’éducation, de la formation et d’une politique économique en panne de perspectives, la tragédie de la harga et le drame que vivent de nombreuses familles dans le silence doivent interpeller toutes les consciences.
Vous le savez et nous devons le dire, plusieurs pays autoritaristes facilitent le départ des jeunes cadres bien formés pour, à la fois, se débarrasser de candidats potentiels à la contestation démocratique mais aussi dans le but de nourrir des familles restées au bled par l’intermédiaire de ces exilés de luxe puisqu’il faut bien suppléer une économie nationale rongée par la corruption et le marché noir. Ce n’est pas un pouvoir bâti sur la rente avec une police politique qui veille au grain qui cracherait sur une telle aubaine. L’attrait qu’exerce la vie en France ou à Londres sur nos dirigeants, à tous les niveaux, qui y installent leur famille et la décision de s’y rendre pour le moindre bobo est l’autre pompe d’aspiration et de désillusions pour une grande partie de notre jeunesse qui ne croit pas à l’idée de disposer un jour d’un Etat dédié à la sécurité, au bien être et en l’espoir d’un destin maitrisé .
Chers amis,
Cette haine de soi qui semble être dans l’ADN du système est insufflée dans une école qui a brouillé et brouille toujours nos repères identitaires. Elle est insufflée par une politique de dévalorisation de nos cadres. Elle est insufflée par la caporalisation des organisations pour porter à leur tête des bouffons et des laquais. Elle est enfin insufflée par la mise à l’écart des patriotes et la promotion d’un personnel politique servile et cupide qui a rompu depuis longtemps avec le destin du pays. La meute qui s’agglutine devant le ministère de l’intérieur pour retirer les dossiers de candidature à l’élection présidentielle est un signe qui ne trompe pas sur le peu de considération que les citoyens portent à cette fonction et à toutes les institutions élues.C’est l’autre bilan du système. Il est malheureusement plus dramatique que la faillite financière et économique.
C’est pour toutes ces raisons qu’aujourd’hui l’urgence pour le pays n’est pas de choisir entre reconduire un chef de l’Etat grabataire ou désigner un autre parrain en bonne santé pour gérer les équilibres claniques ou en créer d’autres à sa convenance ou à la convenance des plus forts.Non ! Fidèle à ses principes, le RCD ne cessera pas de redire une évidence et une exigence patriotique élémentaire. Le système de la cooptation et de la fraude n’est pas seulement le fossoyeur de la démocratie, il est le système de l’exclusion et de a division. Il porte, à, termes, les germes de l’instabilité et de la fitna. Notre Rassemblement ne peut s’inscrire dans une démarche qui peut porter atteinte à l’unité de notre peuple. La compétition féroce entre les segments d’un même système ne doit pas déboucher sur le chaos.
L’Algérie a besoin d’un nouveau départ !
Ni le coup de force de l’Armée des frontières, ni le coup d’Etat du colonel Boumediene appelé pompeusement « redressement révolutionnaire », ni le parti unique, ni la gestion du pseudo libéral Chadli, ni la reconnaissance forcée du pluralisme politique, ni la venue d’une personnalité aussi patriote et intègre comme feu Mohamed Boudiaf, ni les leçons de la décennie noire n’ont, au bout du compte, permis de prémunir notre pays de crises cycliques et d’échecs à répétition. Le quadruple quinquennat de l’actuel chef de l’Etat se termine comme il a commencé : dans une crise politique et morale qui risque à terme de déboucher sur des désordres qu’aucune force nationale, à l’intérieur ou extérieur du système, ne peut canaliser.
Sauf à croire à une malédiction congénitale, ce que notre histoire multimillénaire et récente récuse, aucun patriote ne peut accorder crédit à une volonté politique subite du pouvoir réel pour redresser le pays et remettre la souveraineté aux Algériennes et aux Algériens afin qu’ils puissent décider de leur sort. La crise profonde que le système traverse est une brèche que les forces patriotiques et de progrès doivent analyser non pas pour colmater les fractures qui le traversent mais pour refuser le statu quo et contraindre ce système à mettre sur la table une vraie discussion qui met à l’ordre du jour un nouveau départ pour le pays. Le problème en Algérie n’est pas de savoir quelle personne ou clan doit assurer la relève dans un système moribond mais d’ouvrir l’avènement de la construction d’institutions qui rendent au peuple algérien sa souveraineté.
Le RCD est un parti démocratique, c'est-à-dire qu’il met au centre de l’organisation de la société, la liberté incluant la protection juridique et sociale par le biais de la consécration des principes d’égalité et de solidarité, le pluralisme politique et les mécanismes transparents d’alternance. Mais nous sommes aussi un Rassemblement de patriotes. Pour nous, l’heure n’est pas à l’engagement dans une opération électorale viciée mais au rassemblement le plus large pour jeter les bases d’une refondation institutionnelle qui garantit la stabilité sociale, la défense de l’intérêt général et la libre compétition politique.
Avec un dispositif électoral qui a organisé et validé tant de fraudes et une administration qui a commis de multiples violations de la constitution, ceux qui prétendent porter et faire valoir l’avènement d’une politique qui répond aux aspirations du peuple à la justice et au progrès ne sont, au fond, que ceux qui aspirent à déloger les occupants du pouvoir pour s’installer dans le même moule. Ceux qui prétendent accéder au pouvoir dans la situation présente par des moyens réguliers, en plus d’accepter d’être perçus comme des pales copies de ceux qu’ils veulent remplacer, prennent le risque d’apparaître comme des imposteurs car ils abusent et détournent tous les acquis démocratiques visant à offrir au pays des institutions à la mesure des ambitions du peuple algérien pour satisfaire leurs ambitions.
Certains diront que le réquisitoire que nous faisons de la gestion du pays est exagéré ou alors que c’est un discours de circonstance.En tant que membres du conseil national vous savez que rien n’est moins vrai. Nous avons donné du temps au temps. Nous nous sommes engagés dans des scrutins après d’âpres débats sur des considérations tactiques. A chaque fois nous avons analysé nos expériences en essayant d’en tirer les meilleurs enseignements possibles. C’est le RCD qui a exigé et obtenu que l’administration délivre sur place les procès verbaux des dépouillements des bureaux de vote. Nous avons constaté ensuite que cette avancée ne suffisait pas à enrayer les manipulations des résultats puisque l’administration (wilaya et ministère de l’intérieur) rédigeait des consolidés selon les instructions de la police politique.
Plus tard encore, il a aussi fallu constater que les engagements solennels des dirigeants de l’institution militaire quand à la neutralité de l’Armée ont toujours été démentis par les faits.
En vérité, nous avons tout tenté pour donner le maximum de chance au régime de s’amender pour s’orienter vers une pratique de la compétition politique saine. Force est de constater que le système en place depuis le coup d’Etat du Caire de 1957 perpétré contre le CCE, n’est pas amendable. La crise de confiance est irréversible.
Vous vivez, nous vivons avec les populations pour savoir que la perte d’espoir touche de larges couches de notre peuple. Vous savez aussi que le désespoir nourrit la démission et l’aventurisme. Mais vous savez aussi que nous avons mené la bataille des législatives sous le slogan « Pour un nouveau départ pour l’Algérie. Vous savez aussi que le slogan de notre cinquième congrès est « un nouveau départ pour une Algérie de progrès ». Notre objectif n’est pas d’avoir raison mais d’accompagner, pas à pas, notre peuple dans la conquête de ses droits.
Cher amis,Notre parti est né des luttes et de sacrifices de militants connus ou anonymes. Il n’a ni peur des stigmatisations des agents du système, ni de ses relais. Nous sommes fiers de notre autonomie de décision et nous refusons de semer des illusions. Notre discours a fini par imprégner la plupart des catégories sociales qui s’en saisissent pour se l’approprier. C’est notre objectif. Nous ne luttons pas pour protéger des droits d’auteur mais pour faire partager l’espoir et la pratique démocratiques.
Les impostures d’agents fraichement mis en avant pour instrumentaliser ou se faire prévaloir de sacrifices de nos ainés et de nombreux militants politiques démocratiques ne sont que des artifices servant de relance, sous une forme ou une autre, à un système politique inopérant et antipatriotique.
Chers amis,
Je ne voudrais pas anticiper sur la nature de la décision que prendra notre conseil national sur l’échéance présidentielle d’avril prochain même si la deuxième session en a largement débattu en septembre dernier. Notre position doit être tranchée aujourd’hui. Le débat ne doit pas se focaliser uniquement sur la question binaire participation /boycott.Il nous appartient aussi, dans cette réunion, d’esquisser les grandes lignes d’une offre politique qui puisse faire sortir le pays des crises cycliques qu’il traverse depuis le faux départ de 1962.
Cela suppose un parcours politique sain fait d’abnégation de cohérence et de rigueur, c’est à dire un engagement loyal et résolu. Face à ce genre de challenges,nous ne sommes pas les moins pourvus.
Bienvenue à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont disposés à entendre une banale réalité : on ne peut pas sauver, à la fois, le système et l’Algérie.Mohcine Belabbas
Alger le 1° février 2019
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