Le candidat du FFS a remporté de 16 voix le siège de renouvellement du conseil de la nation mis en jeu ce samedi 29 décembre devant Malik Hassas portant les couleurs du RCD.
Surprise de taille, le candidat du FLN qui dispose de 151 élus dans la wilaya de Tizi Ouzou n’a, rassemblé derrière son nom que 14 voix. La quasi totalité des élus FLN ont reporté en effet leur suffrage sur le candidat du FFS qui a associé l’ex-parti unique dans la gestion de l’APW.
Quelle lecture peut on tirer de ce scrutin ?
Dans l’absolu le RCD qui affronte des conglomérats hétéroclites est la première force politique en Kabylie. Il lui reste à résoudre une question de taille. Comment passer des majorités relatives qu’il engrange à chaque vote à des majorités absolues puisque c’est la seule manière d’obtenir un siège ou une institution face à tous les autres coalisés ?
Autre message. L’argent noir et le soutien affiché du pouvoir ne sont jamais des garanties de succès en Kabylie. En effet, le candidat, Ouahab Ait Menguellat ayant récemment déserté les rangs du RCD, s’est fait adoubé par Ahmed Ouyahia. Il s’est retrouvé relégué en troisième position malgré le soutien de tous les affidés du pouvoir. Le RND n’avait pas présenté de candidat pour lui laisser place nette. Le MPA, le TAJ et des « indépendants » ajoutés à la poignée d’élus HMS, auxquels Makri, désormais réintégré au bercail, a demandé en personne de soutenir le protégé de « Si Hmed » n’ont pas fait le poids. Managés par Ait Hamouda qui s’est empressé d’annoncer à l’avance la victoire de son poulain, ces affidés, que d’aucuns n’hésitent pas à appeler mercenaires, ont de plus largement bénéficié de l’exposition de la télévision d’Ali Haddad.
Il faut croire qu’il y a des supports et des soutiens qu’il vaut mieux fuir en Kabylie.
L’analyse approfondie de ces résultats devra permettre de situer avec précision le poids spécifique de chaque formation dans la région. Il semble cependant que la majorité relative obtenue par le RCD dans la plupart des APC lors des dernières élections municipales se soit confirmée cette fois encore. Il reste que le parti de Mohcine Belabbas doit dépasser une situation qui le handicape depuis quelques années déjà. Comment arriver à obtenir des majorités absolues face à toutes les autres parties qui se coalisent contre lui en Kabylie ?
Les premiers débriefings conduisent à un constat implacable : seule une mobilisation plus forte peut venir à bout de la stratégie des alliances contre nature où les archaïsmes et les opportunismes perturbent la décantation politique que des générations de militants ont semé.
Kamid Laoufi