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    Présidentielle / Le Matin d'Algerie

    Le RCD renvoie le pouvoir politique et l'armée à leurs pratiques

    Le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie a rendu public un communiqué très critique de la situation politique et économique du pays.

    Concernant l’élection pour le renouvellement partiel du Sénat dans laquelle le RCD a obtenu deux sièges, le secrétariat du parti estime que “dans nos fiefs traditionnels, le scrutin sénatorial du 29 décembre a démontré que nous pouvons être un véritable segment de recomposition au moment où des forces politiques s’abîment dans des alliances non assumées et que l’argent sale et l’administration se relaient pour dégrader davantage un climat politique et social déjà préoccupant”.

    Le RCD renvoie le gouvernement à ses pratiques et ses “promesses non tenues de réformes”.

    La dernière ficelle trouvée parl e gouvernement pour renflouer les caisses qu’est la planche à billets est la cible de critiques très acerbes de l’opposition et de nombreux économistes.

    Le RCD observe que “le gouvernement recourt sans retenue à la planche à billets pour combler artificiellement les déficits de tout genre et alimenter les rallonges financières, simulant ainsi un élan irresponsable vers une activité économique aux antipodes de toute gouvernance rationnelle”.

    Puis d’ajouter : "Dans ces conditions, la baisse tendancielle des réserves de change prises en tenaille par un niveau d’importation incompressible, sauf à prendre le risque de compromettre la paix sociale, et la quasi impossibilité de voir un prix du baril au-dessus de 100 dollars (condition minimale pour espérer retrouver un équilibre budgétaire) expose et prépare le pays à des désordres inévitables".

     

    Il n’y a pas que le bilan économique que le secrétariat du RCD pourfend dans cette déclaration. Le volet politique ne sera pas oublié.

    "A ce bilan économique désastreux s’ajoute un bilan politique d’un règne de 20 ans sans partage qui replonge le pays dans l’impasse. On mesure alors le degré d’irresponsabilité du pouvoir réel dans la volonté de maintenir un statu quo qui a déjà ébranlé, saigné et miné le pays".

    Dans le passage suivant tout indique que le RCD compte boycotter la prochaine présidentielle. Puisqu’il constate : "Devant l’état de délabrement des institutions du pays, la dévastation des corps politiques et la destruction des espaces d’intermédiation, l’organisation d’une présidentielle avec ses lièvres et son bourrage systématique des urnes ne suffit plus à assurer la reconduction du système politique. Ce sinistre scénario est désormais clair."

    La méthode pour passer en force est connue. Et au secrétariat du parti de sérier l’inventaire des ignominieuses pratiques du pouvoir : "Il faut anesthésier les vitalités qui demeurent actives dans le tissu social et exclure violemment le peuple de la consultation. Emprisonnements arbitraires, viols répétés de la Constitution et des lois en vigueur, instrumentalisation éhontée de l’appareil judiciaire tendent à devenir la règle face à des citoyens révoltés et médusés devant tant de hogra, de cynisme et de désinvolture désormais vécues comme autant de provocations".

    Bien entendu l’agitation autour du report de la présidentielle est qualifiée de "burlesque" par le parti qui d’ailleurs refuser de "prêter l’intention au chef d’Etat d’un désir subit de démocratisation…"

    “Dans ces stratégies de diversion visant à organiser une élection en vase clos, avec ou sans la reconduction de Bouteflika, les réactions sélectives du chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire ne travaillent pas à rassurer les citoyens sur la neutralité de l’armée vis-à-vis de tous les acteurs politiques.

     

    La tradition, toute algérienne, d’interpeller le commandement de l’armée dans des situations d’impasse ou de crise est le produit de notre histoire bloquée. Rompre avec ce syndrome de Stockholm c’est d’abord laisser le soin au pouvoir exécutif de se charger de ces sollicitations s’il le juge nécessaire” ajoute cinglant le parti.

    De l’armée et de ses sorties, le RCD n’en pense pas moins. Le parti ne croit nullement à une quelconque neutralité du commandement  de l’armée.

    “La dernière sortie du chef d’état-major indique tout sauf une attitude de neutralité républicaine. Les relais médiatiques qui exploitent cette réaction ciblant une option précise ne peuvent relever du hasard dans un système qui traque le moindre écart sur les réseaux sociaux. Autant l’interpellation adressée à un officier supérieur à la retraite surprend par sa célérité et sa fermeté, autant le silence qui a accompagné un autre officier proche du cercle présidentiel interpelle.”

    Puis de rappeler aux oublieux cet épisode : "En 2004, le chef d’état-major avait solennellement et publiquement assuré que l’armée n’avait pas de candidat, avant d’être démenti par une fraude dénoncée par tous les observateurs puis démis de ses fonctions. Depuis, l’institution militaire peine à donner crédit à ses déclarations récurrentes promettant sa neutralité dans les compétitions politiques".

    Le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie “exprime sa plus vive préoccupation face à la reconduction de la confiscation de la souveraineté du peuple dans des phases historiques où les systèmes les plus fermés s’essaient à la transparence des opérations électorales. Ce rendez-vous constitutionnel donne lieu à des règlements de comptes entre factions toutes mues par le contrôle de la rente et la perpétuation du système des privilèges".

    Auteur
    La rédaction / 04 janvier 2019.
    « Ait Bouadou, vendredi 4 janvier 2019:Bulletin d'adhésion 2019. »

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