• Appel à la vigilance.

     

    IL ÉVOQUE DES PROVOCATIONS ET APPELLE LES CITOYENS À LA VIGILANCE

    RCD : “La sortie de Gaïd Salah ne rassure pas sur la neutralité de l’armée”

     
    Mohcine Belabbas, président du RCD.
    © Louiza Ammi/Liberté
     
    “La dérive totalitaire donne lieu à des offres de service burlesques ou à des agitations”, écrit le RCD dans une allusion aux initiatives du MSP et de TAJ.

    S’il ne joue pas les Cassandre, le RCD prédit des lendemains difficiles pour le pays à la lumière de la situation économique dont les marqueurs — notamment la baisse tendancielle des réserves de changes — exposent et préparent le pays à des “désordres inévitables”, mais également au regard de la situation politique marquée par l’opacité, la volonté du régime à reconduire le statu quo, les “règlements de compte” et les velléités d’organisation d’une élection en “vase clos”, à travers l’exclusion du peuple. Dans un communiqué qui a sanctionné les travaux de la réunion du secrétariat national tenue hier à Alger, le RCD suggère que dans ce brouillamini, la récente réponse du chef d’état-major de l’armée aux généraux à la retraite, dont Ali Ghediri qui s’est exprimé dans les colonnes d’El Watan, n’est pas de nature à rassurer sur la “neutralité de l’armée”. “La dérive totalitaire, qui consiste à priver le peuple algérien d’un débat sur les programmes politiques, donne lieu à des offres de services burlesques ou à des agitations tendant tour à tour à reporter le scrutin d’avril 2019, à organiser des conférences d’entente ou à prêter l’intention au chef d’État d’un désir subit de démocratisation…”, écrit le RCD dans une allusion aux initiatives du MSP et de TAJ, perçues comme des entreprises de diversion et qui, visiblement, sont vouées à l’échec. “Dans ces stratégies de diversion visant à organiser une élection en vase clos, avec ou sans la reconduction de Bouteflika, les réactions sélectives du chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire ne travaillent pas à rassurer les citoyens sur la neutralité de l’armée vis-à-vis de tous les acteurs politiques”, estime le parti de Mohcine Belabbas. “La tradition, toute algérienne, d’interpeller le commandement de l’armée dans des situations d’impasse ou de crise est le produit de notre histoire bloquée. Rompre avec ce syndrome de Stockholm, c’est d’abord laisser le soin au pouvoir exécutif de se charger de ces sollicitations s’il le juge nécessaire”, dit-il. Le RCD ne manque pas d’observer ce qui s’apparente à un parti pris de la “grande muette”, difficilement contenu. “On ne peut passer sous silence les propos d’acteurs non institutionnels, invoquer ‘courtoisement’ la neutralité de l’armée vis-à-vis des autres et recourir au rappel à l’ordre, voire à l’invective, les préoccupations exprimées par certains. La dernière sortie du chef d’état-major indique tout sauf une attitude de neutralité républicaine”, tranche le RCD. Selon lui, “les relais médiatiques, qui exploitent cette réaction ciblant une option précise, ne peuvent relever du hasard dans un système qui traque le moindre écart sur les réseaux sociaux”. “Autant l’interpellation adressée à un officier supérieur à la retraite surprend par sa célérité et sa fermeté, autant le silence qui a accompagné un autre officier proche du cercle présidentiel interpelle”, souligne-t-il, avant de rappeler l’épisode de 2004 qui avait vu les “garanties” de l’armée, pour un scrutin libre et transparent, désavouées par les résultats issus des urnes. “En 2004, le chef d’état-major avait solennellement et publiquement assuré que l’armée n’avait pas de candidat, avant d’être démenti par une fraude dénoncée par tous les observateurs puis démis de ses fonctions. Depuis, l’institution militaire peine à donner crédit à ses déclarations récurrentes promettant sa neutralité dans les compétitions politiques.”

    Appel à la vigilance
    C’est parce que le régime a décidé, à travers l’anesthésie des vitalités du pays, de se maintenir que le RCD n’exclut pas des provocations d’ici à la tenue du prochain scrutin. “Devant l’état de délabrement des institutions du pays, la dévastation des corps politiques et la destruction des espaces d’intermédiation, l’organisation d’une présidentielle avec ses lièvres et son bourrage systématique des urnes ne suffit plus à assurer la reconduction du système politique. Ce sinistre scénario est désormais clair. Il faut anesthésier les vitalités qui demeurent actives dans le tissu social et exclure violemment le peuple de la consultation (…)”, écrit le RCD.
    Le secrétariat national du Rassemblement “exprime sa plus vive préoccupation face à la reconduction de la confiscation de la souveraineté du peuple dans des phases historiques où les systèmes les plus fermés s’essaient à la transparence des opérations électorales”. “Ce rendez-vous constitutionnel donne lieu à des règlements de comptes entre factions toutes mues par le contrôle de la rente et la perpétuation du système des privilèges. Une fois de plus, le RCD appelle au discernement et invite les citoyens à la vigilance dans une séquence politique où des provocations et une désinformation propagandiste tentent de remonter le temps pour relancer un régime condamné par son bilan et l’évolution des mœurs politiques”, met en garde le parti.
    Par ailleurs, le RCD n’hésite pas à tirer à boulets rouges sur certains partis qui ont dû recourir, lors des sénatoriales, à des alliances contre nature, notamment en Kabylie, accentuant ainsi la pollution politique. “Dans nos fiefs traditionnels, le scrutin sénatorial du 29 décembre a démontré que nous pouvons être un véritable segment de recomposition au moment où des forces politiques s’abîment dans des alliances non assumées et que l’argent sale et l’administration se relaient pour dégrader davantage un climat politique et social déjà préoccupant.”


    Karim Kebir

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