L’exécutif national des femmes démocrates du RCD (FDRCD), s’est réuni en session ordinaire le vendredi 09 juin 2017 à Alger. Il a examiné les questions organiques et la situation des femmes à la lumière du climat socio-politique du pays.
Si le plus grand enseignement de la dernière élection, est sans doute le taux d’abstention très élevé, l’absence de débats sur les programmes dans les médias, les manipulations avant l’heure dans le fichier électoral ont, sans doute, aggravé le score. Le bourrage des urnes, l’achat de votes, l’intimidation des observateurs dans les bureaux de votes et parfois la falsification de résultats de centres de votes entiers ont conforté une bonne partie des abstentionnistes qui avaient peur que leur voix soient détournées.
Tout en relevant une implication notable des femmes dans ce scrutin, les femmes démocrates du RCD se félicitent, de la participation et de la mobilisation du collectif des femmes démocrates lors de cette campagne électorale. Cette présence est à valoriser et à amplifier dans les prochains scrutins car elle dénote de l’intérêt qu’elles portent aux questions économiques et politiques. Plus que jamais, la problématique centrale de laquelle tout le reste dépend demeure la question politique sous tous ses aspects, à commencer par la libre expression de la volonté populaire à tous les niveaux.
Le recours à la fraude hypothèque toute action de redressement. Le gouvernement Tebboune en est l’exemple vivant. Plus d’une quinzaine de jours après sa constitution, il n’a pas tenu une seule réunion, encore moins rendu publique son plan d’action alors que le pays est en crise. Tout est improvisation pour parer au plus urgent et dans la gesticulation de quelques ministres alors que l’Algérie attend des décisions courageuses pour faire évoluer le pays.
Sur un autre plan, le pouvoir d’achat des Algériens connait une érosion inquiétante et il sera difficile à l’Etat de maintenir sa politique sociale au moment où les réserves de change se réduisent comme une peau de chagrin. Le chômage annoncé et les coupes budgétaires dans les programmes sociaux affecteront en premier lieu les couches fragiles de la société à commencer par les femmes qui participent, par leur travail, à subvenir aux besoins de leurs familles ou à assurer leur indépendance économique.
L’Exécutif des FDRCD est inquiet par les lacunes dangereuses de la loi n°15-19, qui est sensée combattre certaines formes de violence domestique dans le Code pénal. Les réformes du Code pénal algérien comportent également des exceptions permettant d’annuler les condamnations ou de réduire les peines en cas de pardon des victimes à leurs agresseurs. De plus nos concitoyennes sont soumises à de fortes pressions sociales et économiques pour « pardonner » à leurs agresseurs, limitant ainsi la portée de cette loi. Cet aspect est d’ailleurs souligné, à juste titre, dans le rapport de Human Rights Watch (HWR). Pour FDRCD, Le gouvernement, plus que jamais, devrait prendre la défense des femmes et lutter contre la violence conjugale, notamment en révisant cette loi et en veillant à ce que la police et les procureurs soient formés et motivés à enquêter et à entamer des poursuites. Les femmes démocrates du RCD alertent aussi sur les dysfonctionnements évidents du dispositif « Alerte enlèvement » ; l’affaire de l’écolier S.M enlevé le 27 avril 2017 en est une preuve.
Enfin, l’exécutif national des femmes démocrates RCD a adopté un programme d’installation d’autres bureaux régionaux dans l’objectif des élections locales de novembre 2017 et de la tenue du congrès statutaire du parti.
Alger, le 10/06/2017
Femmes démocrates du RCD